dimanche 23 janvier 2011

Envers et contre tous

Quand son sarcastique« hélas » toque dans sa tête,
Le traque, l’attaque, il craque et débloque.
L’égo tique, étriqué à bloc, bien trop esthète,
A truquer sa quête intrinsèque, la disloque.

Narcissique il s’enfonce, s’encastre dans ses frasques,
S’esseule coincé face à sa glace encrassée,
Se creuse, se ride ce vide sous son masque
Puis, sans déclic, s’efface, laissé au passé.


Repoussant ses excès sur des cliques, des claques,
L’ « ASSEZ » de ses proches sonne en écho aphone.
Lassés par cent soucis assénés, ils le plaquent
Sans effleurer l’accès de ce cœur presque atone.

Sculptant ses stigmates qu’il ausculte sans cesse,
L’astigmate déchu essaie la cécité.
Sali par son arrogance, il se compresse
Dans son nombril dantesque et suit sa frivolité.

Malgré lui le ressac du tic-tac le rattrape,
Le tasse en passant jusqu’à l’affaisser, le plisse,
Lui croque sa superbe, le claustre sans trappe,
Sur place et sans complice il meurt en coulisses.


Cet acteur sans spectateur de sa déchéance
S’est lui-même éclipsé par manque d’éclectisme.
En terre entre ses planches, sans condoléances,
Il comprend l’ironie du sort de l’égoïsme.

lundi 10 janvier 2011

Je suis Céleste

Oeuvre de Frédéric Biotteau, cliquez dessus pour visiter sa galerie
La lune m’a promis de me rester fidèle
Et de veiller sur moi comme on caresse une ombre.
Je dors à ses côtés quand mon cœur bat de l’aile,
Dans son manteau de ciel elle enfouit ma pénombre.

Les miettes cartonnées de ma vie courant d’air
Se laissent picorer par cet oiseau de nuit.
Sous ses draps étoilés je me sens plus légère,
De mon âme étiolée s’évadent les ennuis.

Ce cocon monochrome élève alors mes rêves,
Ceux que les yeux amers ne pourront avaler,
Même à me dévorer comme pour que j’en crève,
Ils n’auront pas les clés de ma bulle fêlée.

Quand les matins se lèvent, pour gagner mon pain,
Je vends ces sourires qui marchandent la joie,
Mais les regards aux pieds ne tendent pas la main,
Sans me voir rien d’humain un peu plus ils me broient.

Puis le soleil s’éteint et les nombrils du jour
Ramassent leur égo au creux des volets clos,
Dans le soir scintillant j’oublie leur désamour
Pour me panser d’un songe en dehors des enclos.

Le noir estompe alors ceux que l’on juge louches,
Je ne suis plus personne à n’être pas une autre.
C’est la misère au front que je regagne ma couche,
Je ne peux pas compter quand les moutons se vautrent.

Ma source d'inspiration pour ce poème est le roman "D'où je suis, je vois la lune" de Maud Lethielleux paru aux éditions Stock