jeudi 18 novembre 2010

Sentir l'essence

Peinture de Frédéric BIOTTEAU, cliquez pour visiter sa galerie

Les passants d’une vie insensée sans tenants
N’aboutissent qu’au sein d’une impasse effacée.
Ressassant sans cesse leurs soucis lancinants,
Ils s’enfoncent ainsi enlacés au passé.

Leur jeunesse émoussée les laisse dans la nasse
Des angoisses salées salissant l’innocence,
Si loin de la surface ils se noient dans la masse
Sans savoir essaimer cette intense souffrance.

Asphyxiés de silence à n’être qu’esseulés,
Leurs cœurs si assommés ont perdu connaissance.
Sans amour à semer ils sont déboussolés
Et n’assument l’espoir que dans l’évanescence.

Ce soir, à leur insu, s’ensuit l’insaisissable :
Leurs soupirs essoufflés s’enchâssent sans qu’ils sachent
Que sonne leur salut, sous ces cieux chérissables,
Dans celui de cette âme enfin sœur sans attaches.

La foudre leur assène un sentiment soudain
Les poussant à s’unir pour panser leurs blessures,
Dans les cercles vicieux de ces deux citadins
S’insinue une issue, une douce cassure.

Leur destin capricieux se charge ainsi de sens,
Assassine l’errance en suscitant leur place.
Ensemble ils avancent vers leur seconde chance,
Suppliciant leurs sanglots sous cette action de grâce.

2 commentaires:

  1. Très beau poème, Laetitia, et il est vrai très réaliste aussi. J'aime.

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  2. Merci beaucoup Sébastien !!
    Ravie qu'il te plaise !
    J'ai beaucoup travaillé sur celui-là car je voulais travailler sur la sonorité -ss- tout en écrivant une histoire.
    Enchantée que le résultat te plaise !
    Sourire
    Laëtitia

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