Aux confins de nulle part
Gisent les âmes perdues,
Egarées dès leur départ
Elles ont ici échu.
Ayant l’air un peu hagard
Elles cherchent la lumière,
Espérant que le hasard
Eclairera leurs paupières.
Enterrées au cimetière
Dit des hommes oubliés,
Elles n’ont pas vu Saint Pierre
Au terme du sablier.
Prisonnières d’une terre
Qu’elles jugent sans pitié,
Elles errent bien amères
D’être ainsi excommuniées.
La nature a des mystères
Que l’on ne peut soupçonner
Et teinte parfois de vert
Leurs ectoplasmes fanés.
Quand l’aurore est idéale
Et le ciel vient les bercer,
Elles dansent boréales
Sous nos yeux émerveillés.