mardi 30 mars 2010

Laissez parler...

Œuvre de Frédéric Biotteau
Je vis dans un univers fait de carton pâte
Où mon cœur de papier est déjà prémâché.
Les vers volent au vent sans savoir où aller
Et l’encre tombe en pluie, diluvienne, écarlate.

Couchées sur le pavé mes pensées se chiffonnent,
Mes mots aphones ne cessent de soupirer,
Ainsi délaissée l’écriture déraisonne.
Et les feuilles frissonnent à s’en déchirer.

Dans ce chaos monotone, ma plume est reine
Orchestrant la symphonie des pages noircies.
Elle cherche à unir mes idées avec peine
Pour pouvoir donner naissance à ma poésie.

Mon âme origami vient de se replier,
Je remets mon masque sur mon livre fermé.
La chandelle s’éteint de m’avoir oubliée,
Je revivrai demain dans mes rimes posées.

vendredi 26 mars 2010

A fleur d'âme

Œuvre de Frédéric Biotteau
Je voyais mon rêve suspendu à un fil,
Craignant à chaque instant qu’il s’envole à jamais.
J’appréhendais que le vide lui soit hostile
Mais mes mots ont charmé celle qui me lisait.

Ils ont hissé mes songes pour qu’ils se réalisent
Et ma plume, enchantée, a retrouvé ses ailes.
J’ai cajolé l’espoir pour qu’il se concrétise,
Il m’a permis de croire en ma douce étincelle.

Mon cœur d’enfant me rappelle des souvenirs,
Ce temps où j’espérais qu’on naissait écrivain.
J’avais tourné la page sur cet avenir,
Sachant que les vers n’apaisent jamais la faim.

Quelques années plus tard j’ai ré ouvert ce livre,
Celui que je n’avais pas achevé d’écrire,
Celui dans lequel les histoires me délivrent
Lorsque je redeviens Marchande de sourires.

A fleur d’âme s’épanouissent mes pensées,
Au fil des roses je vous confie mes amours,
A l’aube des lys donnent un parfum au passé
Et les narcisses ternissent l’éclat du jour.

J’ai fait de mon recueil un grand bouquet fleuri,
Dans l’encre immarcescible d’un jardin secret.
Venez ouvrir ici le bal des poésies,
Voyez, au gré des rimes, de mon cœur le reflet.

mardi 23 mars 2010

Avis de recherche

Œuvre de Frédéric Biotteau
J’ai perdu un sourire
Dans des sombres pensées,
Je l’ai laissé partir
Comme un oiseau blessé.

Sans force et sans espoir,
En quête identitaire,
Il m’a quittée ce soir
Dans un rictus amer.

Las de la nostalgie
Qui ornait mon visage,
Il s’est senti trahi
Quand je l’ai fait mirage.

Il a fui sans un bruit
Vers un corps étranger
Et j’ai passé la nuit
A partout le chercher.

Sans lui je ne suis plus
Celle que je connais,
J’ai l’âme dissolue
Et le cœur aux regrets.

J’ai perdu mon sourire,
Je ne l’ai pas donné,
Je l’ai trop fait souffrir,
Peut-il me pardonner ?

Tu m’as offert le tien
Pour me voir consolée,
Je l’ai alors fait mien
Et je l’ai enjôlé.

mardi 16 mars 2010

Bulle éphémère

Œuvre de Frédéric Biotteau
Une petite fille, dans sa bulle rose,
Inventait, pour fuir la réalité du monde,
Des êtres doués de pouvoirs, vivant en osmose.
Elle imaginait ainsi agrandir sa ronde.

Un jour, son rêve, en mille morceaux s’est brisé.
Elle a vu ceux à qui elle avait tant donné
Soudainement l’abandonner, la rejeter.
Elle a cru avoir tout perdu, s’est refermée.

Elle a choisi de ne vivre qu’au fil des livres,
Menant dorénavant une double existence :
Funambule de ses nuits endiablées et ivres,
Le jour, sage et studieuse, loin des décadences.

Elle s’espérait l’héroïne des romans,
Ceux dans lesquels l’Amour règne toujours en maitre.
Chaque fois elle croyait au Prince charmant
Mais elle ne savait pas démasquer les traitres.

Puis, désespérée, elle a cessé de chercher,
Son esprit surmené s’est mis à surchauffer.
Obsédée par une unique et seule pensée :
Dormir pour oublier et tout recommencer.

Quand dans un coup de foudre elle rencontra l’élu,
L’homme dont elle avait souvent rêvé enfant,
Celui qu’elle avait depuis toujours attendu,
Elle était trop blasée pour croire en son amant.

Blessée par toutes ses désillusions passées,
Elle s’est empoisonnée pour ne plus souffrir.
Elle ne voulait pas qu’il puisse la quitter,
Alors par inconscience, elle a failli mourir.

Elle s’en est sortie grâce à cette âme sœur,
Qui a su lui redonner le goût à la vie.
Il faut toujours continuer d’ouvrir son cœur
Car d’un seul battement, c’est l’espoir qui revit.

vendredi 12 mars 2010

Mam'selle Bulle

La petite Bulle, dans sa robe opaline,
Dansait chaque jour de l’aurore au crépuscule.
Elle virevoltait, d’humeur toujours câline,
Douce et légère comme une étoile de tulle.

Mam’selle Bulle…

Avec sa famille, dans un globe de verre,
Elle vivait sereine en rêvant au grand air.
Préservée du monde et de toutes ses misères,
Elle imaginait pourtant survoler la terre.

Mam’selle Bulle…

Le jour d’un mariage, d’une fête au village,
Un tout petit garçon admirait sa maison.
Il voulait que les bulles partent en voyage,
A grands coups de pierres il brisa la prison.

Mam’selle Bulle…

Leur demeure en éclats, les bulles affolées
Se sont éparpillées dans un souffle de vent.
Mam’selle Bulle laissée là bien esseulée,
Décida de vivre enfin son rêve d’enfant.

Mam’selle Bulle…

Elle a donc profité d’un ballon détaché
Pour s’y accrocher et prendre alors son envol.
La quête d’aventures de Bulle exaltée
Venait de commencer sans cap et sans boussole.

Mam’selle Bulle…

Son compagnon de baudruche et d’hélium gonflé
L’emmenait au hasard vers un destin nouveau.
Mam’selle Bulle enivrée se laissait aller
Et se plaisait à regarder de bas en haut.

Mam’selle Bulle…

Pour la première fois elle aperçoit la mer,
Mam’selle émerveillée souhaiterait naviguer
Mais refoule bien vite ce désir primaire,
Car Mam’selle Bulle n’a jamais su nager.

A regret elle quitte l’étendue salée,
Mam’selle a découvert des lieux inexplorés.
Mam’selle Bulle…

Bulle s’est approchée d’un tourbillon de sable
Qui mettait la pagaille dans un grand désert.
Sous la pluie de grains d’or, trésor inestimable,
Elle remerciait le ciel d’être aussi légère.

Bulle s’élevait, le monde diminuait,
Et elle observait les détails qui s’effaçaient.
Mam’selle Bulle…

Mam’selle Bulle, trop loin de nos paysages,
N’en voyait plus qu’une palette de couleurs.
Et quand le soleil a embrassé le rivage,
Mam’selle a vu le ciel dans toute sa splendeur.

Mam’selle Bulle…

Par la beauté stellaire Bulle est envoûtée,
Dans la voûte céleste elle va loger.
L’amie des étoiles depuis l’éternité,
Bulle devenue Lune n’a pas éclaté.

Mam’selle Bulle…

vendredi 19 février 2010

Futiles

Entre les oreilles des courants d’air,
des princesses elles prennent des airs.
Superficielles depuis leur naissance,
elles ne soignent que leur apparence.

La beauté pour seule philosophie,
un cerveau bien proche de l’atrophie,
à regarder elles sont plus qu’exquises
mais témoignent d’une grande bêtise.

Ecervelées dont l’âme est en plastique,
pardonnez-moi d’être aussi sarcastique
mais je me méfie des pâles icônes,
de toutes ces barbies en silicone.

vendredi 30 octobre 2009

Douce amie

Œuvre de Frédéric Biotteau
Le temps n’a pas prise sur certains sentiments.
Il ne ternira pas notre belle amitié,
n’effacera jamais nos souvenirs d’enfants
et ne séparera pas nos âmes liées.

Nous avons échangé de multiples secrets,
des promesses que je n’oublierai jamais.
Je te confie encore mes joies et mes peines,
te savoir à mes côtés me rend plus sereine.

Je suis ton amie cela veut dire beaucoup,
un lien s’est précieusement tissé entre nous.
Tu as ta place dans ma famille de cœur,
toi qui m’as si souvent pardonné mes erreurs.

Je veux que tu saches que je suis à l’écoute
de tes tourments, tes larmes, tes peurs et tes doutes.
Je partage avec toi tous mes plus grands bonheurs,
tu m’es essentielle, comme une de mes sœurs.

vendredi 16 octobre 2009

Nostalgie

Tu es cet ami que je ne vois presque plus,
ce frère si précieux que je n’ai jamais eu.
Tu me manques tellement, je ne sais l’écrire,
et me berce tendrement dans nos souvenirs.

Nous avons partagé des instants de bonheur,
des promesses murmurées que je garde au cœur.
En moi résonne encore l’écho de nos rires
quand ma nostalgie me ramène à nos délires.

La vie nous éloigne, pourquoi nier l’évidence ?
C’est jour après jour qu’en témoigne ton absence.
J’ai beau garder l’espoir que tout n’est pas perdu,
j’ai bien peur que demain tu ne me parles plus.

Le temps s’envole pourtant, mais n’efface pas
ce lien qui est d’or et ne se rompt qu’au trépas.
Ces sentiments forts que je ne peux oublier
m’aident à préserver notre douce amitié.

Je t’en prie pense à moi, garde-moi en mémoire,
ne mets pas un terme à notre longue histoire…

mardi 13 octobre 2009

Beauté cachée

Œuvre de Frédéric Biotteau
Son cœur lourd de larmes, un peu trop blessé
se remplit peu à peu de ces gouttes salées.
Une boule au creux du corps sur le point d’éclater
étouffe de souffrance son âme esseulée.

Contenir ses sanglots sous son masque de cire,
oublier les offenses pour sa peine tarir,
c’est le lot quotidien de cette femme douleur
qui part à vau l’eau dans le flot des rancœurs

Evanouie dans ces mots source de ses maux,
son esprit sali par d’horribles ragots,
elle erre à la recherche d’une délivrance
où nul ne se méfierait de son apparence.

Dur d’être différente dans ce monde régi
par des normes exigeantes et le regard d’autrui.
En quête d’un honneur qu’on lui a interdit,
elle ne se sent libre qu'à l'abri de la nuit.

Pourquoi ne peuvent-ils pas la voir sans la juger
et regarder l’éclat de ses douces pensées ?
Elle est bien plus belle que ceux qui la harcèlent
car au fond de ses yeux jaillit une étincelle.

mardi 29 septembre 2009

Auréole d'amitié

Croquis réalisé par Frédéric Biotteau
Les anges généreux sont venus m’apporter
un présent merveilleux d’une rare beauté.
Plus précieux à mes yeux que les plus grands trésors,
ils m’ont appris que les fées existaient encore.

Je l’ai vue s’approcher irradiant de bonté,
son sourire a suffi à me mettre en confiance.
J’associais les apparences à la méfiance,
mais elles ne cachaient que son âme enchantée.

J’ai vu en elle la gentillesse incarnée,
la confidente et l’amie dont on peut rêver.
Elle est pour moi celle qui mérite des ailes,
une femme au grand cœur, très sincère et fidèle.

Elle a une magie qu’elle ne soupçonne pas,
son amour des autres illumine mes pas.
Je garde cette amitié comme un don des cieux,
la clé de la porte du royaume des dieux.

mardi 22 septembre 2009

Condamnée à tort

Croquis réalisé par Frédéric Biotteau
Je crie mon innocence au verre du parloir
et vois dans ton absence la mort d’un espoir.
Je ne suis pas coupable de ce crime infâme,
pourrai-je prouver un jour ce qu’en vain je clame ?

J’étais heureuse avant, de cette vie paisible
dans ma belle maison, témoin de l’indicible.
Maintenant enfermée dans ma cellule étroite,
je n’ai plus que ces larmes peuplant mes nuits moites.

J’essaie de me souvenir de la liberté,
de ces temps bénis où j’en possédais la clé.
Ne me reste aujourd’hui que tes yeux qui m’accusent
depuis l’implacable verdict que je récuse.

Je fais appel à ton cœur pour nier l’évidence,
ces preuves sont un leurre, ce mobile factice.
Pour t’induire en erreur et brouiller les indices,
les tueurs de ton père ont changé les apparences.

Comment penser que je serais allée si loin ?
Comment peux-tu me croire cruelle à ce point ?
Si j’étais celle qui lui a donné la mort,
crois-tu vraiment que j’aurais démembré son corps ?

S’égrènent les heures, s’accumulent les ans,
dans ma prison je meurs un peu plus chaque instant.
Je ne suis plus la même, j’ai dû m’endurcir
pour affronter les autres et ne plus subir.

Tu n’entrevois pas la violence carcérale,
tout le temps je combats cette peur viscérale.
Si je sors demain de cet enfer de béton,
je garderai en moi ces souffrances sans nom.

mardi 15 septembre 2009

Les cris du cœur

Entendre rire les ombres de nos désaccords,
voir sourire ces silences qui ne sont plus d’or,
quand je veux que la danse de nos rancœurs s’achève
je dois ranger mes larmes pour espérer la trêve.

Je ne suis qu’un soldat dont les armes sont blessées,
mais pour qui ces combats ne sont pas souffrances vaines.
Je demeure sa princesse à l’orgueil détrôné,
dans les haillons de mes pleurs s’amenuise ma peine.

Les conseils d’une nuit où je ne dors presque pas,
m’apaisent sans un bruit dans l’écho de nos excuses.
Je m’éveille au matin sans colère mais confuse,
de tous nos maux échangés qui nous ont laissés las.

Cet orage passager efface les rancunes
que le temps a semées au fil de notre routine.
Et l’éclat de nos voix a chassé ces importunes
pour voir à nouveau éclore nos passions câlines.

Souvent de nos disputes naissent des confidences,
ne pas fuir les conflits rend notre amour plus intense.
Il faut parfois payer le prix d’un si doux bonheur
pour vivre des jours heureux auprès des âmes sœurs.

lundi 7 septembre 2009

Maux dits

Ce soir l’ange au cœur gros est venu me confier
le poids de ses maux qui alourdissaient son âme.
Auprès de mes mots doux, elle a voulu trouver
une once de réconfort à travers ses larmes.

Cette femme avait les ailes trop fatiguées,
les plumes en pagaille d’un oiseau blessé.
Elle avait le regard dévasté de chagrin,
mon amie, celle vers qui j’ai tendu la main.

Auréolée de tristesse, elle était confuse
de sonner à ma porte secouée de sanglots.
D’une tendre étreinte j’ai consolé ma muse
qui d’une voix pâle m’a livré son fardeau.

Choquée par l’amère folie de sa marâtre
qui dans un excès de rage l’avait conspuée,
je voyais tressaillir son visage d’albâtre
tandis qu’elle évoquait la honte suscitée.

Je n’ai pu qu’écouter ses souffrances profondes,
et n'être qu'une épaule où l'on peut s'épancher,
alors que j’aurai voulu effacer l’immonde
pour voir à nouveau son beau sourire briller.

jeudi 20 août 2009

Petite sœur

Œuvre de Frédéric Biotteau
Petite sœur, perle rare d’une promesse d’amour ,
enchanteresque odeur d’un départ dans tes yeux de velours,
tu m’inspires le joli songe d’une tendresse d’été,
un enivrant tourbillon qui me transporte de fierté.

Petite sœur, ta douce beauté à l’antenne dévoilée
me donne l’illusion éphémère d’être à tes côtés.
Caresse de ces larmes qui perlent sur mon visage
grâce à l’intense émotion de voir briller ton image.

Petite sœur, ma princesse que je n’ai pas épargnée
quand les ombres de mes maux me torturaient jusqu’à hurler,
je souhaite encore aujourd’hui te présenter mes excuses,
même si tu m’as mille fois pardonné je m’accuse.

Petite sœur, ne t’inquiète plus mes ailes ont repoussé
et de ma plume j’écris ces vers qui te sont destinés.
Je te rassure divine muse, j’ai repris espoir,
je ne permettrai plus jamais à mes anges de déchoir.

Petite sœur, mes pensées voguent vers ton lointain pays,
poussées par un léger vague à l’âme et l’amour en vigie.
Voyage d’un cœur qui clame la force des liens du sang,
guidée par toi ma belle étoile, reine du firmament.

vendredi 26 juin 2009

Ame emmêlée

Œuvre de Frédéric Biotteau
Ce matin, je souffre de bonheur,
je suis malade, m’esclaffe et j’ai peur.
Je pleure d’euphorie et je ris d’ennui.
L’impatience me gagne et l’envie me nuit.

Mes pensées se tissent et s’emmêlent.
Elles vont, viennent, arrivent pêle-mêle.
Je dois les canaliser, les organiser
afin que dans mon crâne, rien ne soit brisé.

J’ai longtemps galéré, lutté
contre mon mal grandissant.
Dans les limbes de mon esprit, j’ai erré
tantôt heureuse, tantôt hagarde malheureusement.

Je me suis soignée pour ne pas mourir
mais la route était dure, j’ai souffert.
Je me suis battue pour ne plus me détruire
contre tous ces maux que je voulais taire.

Le combat paie mais c’est difficile,
même si le temps passe, je reste très fragile…